Les enfants pratiquent les arts martiaux pour de nombreuses raisons, notamment parce qu’ils ont déménagé et se sont faits tabasser par leurs nouveaux camarades qui fréquentent tous le même dojo local. Ils s’y inscrivent pour apprendre l’autodéfense afin de pouvoir combattre les brutes. D’autres parce qu’ils manquent de discipline ou ont besoin de plus de structure dans leur vie.
Mais quelle que soit la raison pour laquelle un enfant finit par prendre des cours d’arts martiaux, une chose est sûre : Inscrire votre enfant à des cours d’arts martiaux peut être un véritable combat. Non seulement il existe un nombre infini d’écoles parmi lesquelles choisir (Aïkido, Jiu-jitsu, Krav Maga, et la liste est encore longue), chacune mettant l’accent sur des compétences et des priorités différentes, mais chaque dojo et chaque sensei a son propre style. De plus, les formules de prix sont discutables, voire douteuses, et sont souvent présentées à l’aide d’un argumentaire de vente musclé. Inutile de dire que le choix d’une école de karaté peut être accablant pour les parents qui n’ont aucune expérience des arts martiaux.
Que voulez-vous que votre enfant retire des arts martiaux ?
Est-ce que le but est de leur enseigner l’auto-défense ? De l’aider à développer son estime de soi ? De se mettre en forme ou d’inculquer un sens de la discipline ? La pratique des arts martiaux par les enfants présente de nombreux avantages, mais il est important de déterminer ceux sur lesquels vous voulez mettre l’accent. À quatre ans, aucun art martial n’est vraiment capable d’enseigner une véritable autodéfense. Mais si vous pensez qu’ils vont s’y tenir, vous voudrez réfléchir davantage à cette décision.
Les gens qui ne connaissent pas les arts martiaux ont tendance à penser que c’est fondamentalement la même chose. Quand il s’agit d’enfants, beaucoup de parents pensent que cela inculque la discipline. Mais quand vous plongez un peu plus profondément dans ce que les différents styles soulignent, vous pouvez prendre une décision plus éclairée.
Par exemple, il n’est pas recommandé pour les plus jeunes de commencer par le tai-chi, car cela demande beaucoup de patience. Le jiu-jitsu brésilien est très tactique et nécessite beaucoup d’apprentissage et de mémorisation. S’il est bon de commencer jeune, cela peut rebuter certains enfants. De même, certains styles traditionnels comme le Kung Fu exigent de rester longtemps assis dans différentes positions, ce qui peut être difficile pour les enfants. Les styles les plus sûrs sont ceux basés sur le grappling ou la lutte, comme le judo ou l’aïkido, et il note que si l’art martial afro-brésilien, la capoeira, offre de nombreux avantages, comme la souplesse, il s’agit davantage d’une danse de coopération et son esprit est très différent de celui des arts martiaux asiatiques.
Évitez le karaté ou le taekwondo traditionnel si vous voulez que votre enfant se batte
Voulez-vous vraiment que votre enfant apprenne à se battre ? Ça devrait être votre première question. Le style que vous envisagez est-il pratique ? votre enfant apprendra-t-il à se défendre dans la cour de récréation ? Si c’est le cas, il est recommandé de ne pas prendre le karaté, le Kung Fu ou le Tae Kwon Do traditionnels. Le Tae Kwon Do n’est pas très pratique comme style de combat dans la rue. Il y a tellement de théorie dans la façon dont les cours sont enseignés, ils sont tellement divorcés de la réalité avec les formes, et la philosophie est trop éloignée de l’expérience pratique du combat. Quant au karaté, ce qu’ils enseignent en matière de danger pour les étrangers et d’autodéfense est complètement inutile.
Le Jiu-jitsu brésilien ou même le Muay Thai (en plus de la boxe occidentale ou de la lutte) sont plus recommandables, si vous voulez vraiment que votre enfant apprenne à se battre et à se défendre. Ils enseignent une grande conscience du corps et les enfants apprennent à encaisser un impact tout en étant en sécurité. Quatre-vingt-dix pour cent du temps que vous passez dans ces styles est consacré au sparring et cela développe un autre type de confiance chez un enfant.
L’école et le sensei importent plus que le style d’art martial
La différence de style n’a pas trop d’importance lorsqu’il s’agit d’arts martiaux pour un enfant en bas âge. Tout dépend vraiment de l’école et de l’instructeur. Cela dit, si possible, il est préférable de trouver un endroit qui a de véritables racines dans l’art ancien. Les écoles hybrides occidentales tape-à-l’œil ont tendance à ignorer la tradition de l’ensemble, ce qui pourrait être une erreur.
Cela vaut la peine de voyager un peu plus loin pour trouver un dojo avec un sensei légitime. N’ayez pas peur de chercher à examiner le passé du sensei. Qui lui a donné sa ceinture noire ? Qui enseigne réellement le cours ?
Le mot sensei signifie ‘aîné’ mais est souvent traduit par ‘professeur’, et c’est approprié ici : Vous choisissez essentiellement un professeur pour votre enfant.”
Choisissez votre dojo avec soin
De même, un des conseils les plus importants à souligner est de choisir judicieusement son dojo. Le dojo doit vous convenir, à vous et à votre enfant, et il peut être difficile d’en trouver un bon. Il est recommandé de visiter plusieurs écoles et de profiter des essais gratuits pour observer les cours. Le simple sentiment que vous avez d’un endroit suffit pour vous lancer. Renseignez-vous aussi sur le taux de blessures, la taille des classes et la façon dont les ceintures sont attribuées. Allez à l’école, observez la classe, regardez les élèves les plus âgés. Plus important encore, observez comment les élèves établis réagissent à l’instructeur et comment celui-ci gère les élèves. Voyez s’ils ont l’air bien ou s’ils ont l’air négligés, car c’est une indication de la qualité de l’enseignant.
Recherchez des signaux d’alarme tels que des élèves qui s’entraînent trop durement ou se blessent et une atmosphère violente qui n’est pas propice à l’apprentissage. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait beaucoup d’aboiements de sergent instructeur ou un endroit où l’on “crée une mentalité de soldat”. Vous n’avez pas besoin que les gens vous battent pour apprendre. Soyez attentif à l’attitude “super macho, no pain no gain” et méfiez-vous des écoles qui semblent fonctionner davantage comme des clubs de combat.
Même si vous avez un dojo local pratique, l’objectif est de trouver un endroit où vous et votre enfant vous sentez à l’aise. Vous voulez un endroit où ils sont enthousiastes à l’idée d’aller et de revenir chaque semaine, où ils peuvent développer un véritable amour pour cet art. Sinon, ils finiront par abandonner.
Il faudra être patient et constant pour observer des résultats
N’attendez pas de votre enfant qu’il devienne Bruce Lee après le premier jour, le premier mois ou même la première année
L’une des plus grandes idées fausses sur les arts martiaux est que les enfants deviendront très vite bons au combat. Les parents ont souvent des attentes irréalistes sur ce que sont les arts martiaux : Cela ne va pas faire de votre enfant une machine à botter les fesses des ninjas. Du moins pas tout de suite, cela demande plusieurs années de pratique. Les gens ne réalisent pas que ce n’est pas de la magie. C’est du travail !
C’est un long processus et on a vraiment l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose pendant un certain temps. Mais avancez de six mois ou d’un an et cela peut commencer à ressembler à quelque chose que vous avez déjà vu auparavant.
Ne vous attendez pas non plus à ce que votre enfant indiscipliné devienne tout d’un coup un enfant bien élevé
Beaucoup de parents pensent qu’en envoyant leur enfant au karaté ou au Tae Kwon Do, ils vont acquérir de la discipline, et que cela va les aider à faire leurs devoirs. C’est annoncé comme ça, que les écoles préfèrent promouvoir la maîtrise de soi et la discipline car c’est ce que les parents veulent. Cependant, vous n’allez pas changer complètement le caractère ou la personnalité de votre enfant avec quelques mois d’une activité extrascolaire. Cela ne veut pas dire que cela ne va pas finir par aider votre enfant à se concentrer et à devenir un meilleur élève, mais ne vous attendez pas à des résultats immédiats.
Commencer tôt permet d’éliminer la peur d’être frappé
Naturellement, cela dépend du style d’arts martiaux que vous choisissez, mais plus tôt votre enfant s’entraînera, moins il aura peur d’être frappé ou projeté.
Méfiez-vous des contrats annuels et des coûts supplémentaires
Les écoles d’arts martiaux fonctionnent un peu comme les salles de sport, en ce sens qu’elles proposent souvent des contrats annuels ou à long terme, sachant très bien que les gens abandonnent ou ne viennent pas souvent. Faites attention à ne pas investir trop d’argent à l’avance, surtout si vous n’êtes pas sûr que votre enfant appréciera le cours ou s’y tiendra.
Préparez-vous également à des coûts supplémentaires : ceintures, tests et tournois. Il est facile de se tromper dans un ‘contrat’ par accident si vous ne faites pas attention. Lisez tout. Demandez toujours comment annuler et ce qui est exigé. Les arts martiaux ne sont pas bon marché, mais ils peuvent en valoir la peine à long terme. Cela a créé un environnement permettant à de nombreux enfants de comprendre la discipline, non seulement à l’école, mais aussi à la maison. Ils ont également appris à atteindre certaines réalisations pour être récompensé.
L’arnaque numéro un lorsqu’il s’agit des arts martiaux en tant qu’entreprise est le concept de test. Où vous êtes testé tous les quelques mois et il y a une charge. Bien sûr, les enfants ont parfois besoin d’un marqueur comme une ceinture, dit-il, mais ce n’est pas essentiel à leur apprentissage des compétences. Au minimum, demandez à l’école combien vous devrez payer en plus par an.
Attendez-vous à vous entraîner avec eux à la maison
Les arts martiaux ne sont pas différents du baseball, du basket-ball ou du football lorsqu’il s’agit de s’améliorer. Si votre enfant veut s’améliorer, il doit s’entraîner. Préparez-vous à passer du temps à travailler avec vos enfants sur les positions, les techniques et le sparring pendant la semaine. S’entraîner à la maison avec eux autant que possible est important, car une ou deux fois par semaine en classe, ce n’est pas assez de temps pour apprendre.
Même s’ils adorent ça, vos enfants se plaindront
Quel que soit le style d’arts martiaux que vous choisissez, cela reste un travail difficile. Et les enfants sont des enfants. Ne soyez pas surpris s’ils pleurnichent, se plaignent ou ont tout simplement une attitude aigre parfois. Ils ne sont pas toujours comme ça, mais il y a des jours où ils ne veulent pas y aller, où ils ne veulent pas faire le travail ou ils ne sont tout simplement pas attentifs. En supposant qu’ils aiment vraiment s’entraîner, et que ce n’est pas quelque chose que vous leur imposez, cela passera.
Vos enfants apprendront d’importantes compétences de vie
Ce qui est le plus appréciable dans la participation des enfants aux arts martiaux, c’est qu’ils fournissent non seulement un excellent entraînement physique, mais qu’ils encouragent et promeuvent également d’importantes compétences de vie, notamment la confiance, la discipline et le respect. Cet accent mis sur les compétences au-delà de celles nécessaires à la maîtrise des formes d’arts martiaux elles-mêmes porte ses fruits en dehors du dojo, et a un impact positif sur la façon dont les enfants communiquent avec les autres, leur approche du travail scolaire, et un sens accru des responsabilités au sein de la famille. Et, parce qu’ils s’amusent tout en apprenant leurs coups de pied, leurs coups de poing et leurs formes, ces leçons sont d’autant plus efficaces et susceptibles de rester.
Le simple fait de savoir qu’ils apprennent l’autodéfense vous rassure
Ils ne sont peut-être pas géniaux, mais le simple fait de savoir qu’ils apprennent à se défendre vous rassure.
